Le 31 décembre 1958, en fin d’après-midi, une convention collective est signée entre le CNPF (ancien MEDEF) d’une part, et les trois organisations syndicales : CGT-FO, CFTC et la CGC. Cette convention institue “un régime national interprofessionnel d’allocations spéciales aux travailleurs sans emploi de l’industrie et du commerce”. L’Assurance chômage est née.
Ce projet a toujours été soutenu par la CGC qui depuis sa création réclame un régime venant en aide aux travailleurs de toute condition et permettant, pendant les périodes de chômage, de maintenir un minimum de pouvoir d’achat.
Les représentants CGC prennent une part active aux négociations aussi bien pour défendre les intérêts des cadres et des agents de maîtrise que pour présenter des suggestions pour le bon fonctionnement du régime envisagé. Au cours des discussions, les négociateurs CGC ne perdent pas de vue qu’il est nécessaire de venir en aide non seulement aux chômeurs atteints par une crise économique mais aussi aux cadres dits “âgés” et qui ont déjà à cette époque beaucoup de difficultés à trouver une nouvelle situation.
La négociation se révèle ardue. En effet, les organisations s’opposent sur la prise en charge du régime. C’est finalement la CGC, qui dénoue les tensions en parvenant à faire admettre qu’un régime paritaire doit être financé aussi bien par les salariés que par les employeurs. Ainsi, la CGC démontre:
“à un moment où le syndicalisme se trouve à un tournant de son histoire, qu’à condition d’être constructif et non pas seulement revendicatif, son rôle restait de première importance dans le pays, dans tous les domaines, tant économiques que sociaux, les syndicats ont encore une oeuvre considérable à accomplir”. (Le Creuset, 8 janvier 1959)